Dans le cadre de la 25ème commémoration du génocide perpétré contre les Tutsi, les membres d’Ibuka France venus de Paris, ceux de la Cellule locale de Chalette sur Loing, et d’autres villes, se sont rassemblés au Square Chevtchenko, Rue de la Folie à Vésines le 14 avril 2019, autour du monument dédié aux victimes et inauguré en 2014, en présence de Franck Demaumont, Maire de Chalette, et de Mme Hélène Mouchard-Zay, Présidente du Cercil. 

Retrouvez l’allocution du Maire de Chalette sur Loing, Franck Demaumont

« Il y a 25 ans » , Commémoration du Génocide contre les Tutsi

Mesdames, Messieurs les Elu.es

Je salue en ces lieux la présence de Monsieur le représentant de l’Ambassadeur du Rwanda en France, de Monsieur Marcel Kabanda, président d’Ibuka France & Europe, de Madame Hélène Mouchard-Zay,présidente du Cercil, de Madame Espérance Patureau, conseillère municipale déléguée de Chalette, Présidente de la Cellule Locale d’Ibuka et vice-présidente d’Ibuka France.

Il y a bientôt 5 ans, c’était avec beaucoup d’émotion que j’inaugurais, avec vous tous, la stèle érigée ici, dans le « Jardin des mémoires et de la paix », à la mémoire du million de victimes du génocide des Tutsis au Rwanda survenu il y a 25 ans.

Plus de 300 personnes, dont une grande partie de rescapés venus de France, de Suisse, d’Italie et du Rwanda, ainsi que de nombreux responsables d’associations s’y étaient associés afin d’honorer les victimes et les rescapés, en présence, entre autres, de Monsieur l’ambassadeur du Rwanda en France, de vous-même, Madame Hélène Mouchard-Zay et de vous-même, Monsieur Kabanda.

Ce fut le fruit d’une collaboration entre la Municipalité de Chalette et l’Association Ibuka-France qui datent de 2004. La cellule locale d’Ibuka du Montargois basée à Chalette a pris le relais à partir de 2007, date de sa création. Et j’en profiterai pour remercier à cette occasion ses principaux acteurs que sont Espérance et Bernard Patureau –Bernard dont je salue la mémoire- pour leur grande implication et leur dévouement sans failles.

L’action à Chalette a commencé au titre d’Ibuka France en 2004 par une journée de réflexion qui avait réuni un grand nombre de personnalités. 

Depuis, ce travail n’a cessé de se développer et a permis de mettre en place toute une série d’actions permettant :

  • de venir en aides aux rescapés,
  •  d’honorer la mémoire des victimes,
  • d’aider à la reconstruction des Hommes et des murs,
  • de faire connaitre au monde entier la réalité du génocide, ses origines, ses commanditaires, les exécutants, leur complices,

Travail difficile, particulièrement en France, tant les autorités nationales et leurs relais locaux étaient hostiles à toutes évocations du génocide des tutsis au Rwanda.

Mais ce travail acharné d’Ibuka, avec ses amis en France, a permis de faire cheminer ,jours après jours, la vérité.

Et puis ce fut l’ouverture des premiers procès en France contre les génocidaires et leurs complices.

La parole dans les médias « officiels » commença à se libérer.

Enfin, il y a quelques jours, la décision du Président Macron de recevoir, en personne, à l’Elysée, l’Association Ibuka France, représentée, entre autres, par vous Monsieur Kabanda, et par toi, chère Espérance.

Il a annoncé la mise en place d’une commission d’historiens et chercheurs afin de faire la lumière sur le rôle controversé de Paris dans cette tragédie et apaiser la relation avec Kigali. Cette commission aurait accès à “toutes les archives françaises concernant le Rwanda entre 1990 et 1994”.

En effet, les zones d’ombres sur le rôle de Paris avant, pendant et après ce génocide restent une source récurrente de polémiques.

Parmi les points les plus disputés figurent l’ampleur de l’assistance militaire apportée par la France au régime du président rwandais hutu Juvénal Habyarimana de 1990 à 1994 et les circonstances de l’attentat qui lui coûta la vie le 6 avril 1994, élément déclencheur du génocide.

Par ailleurs, le Président Macron a annoncé un renforcement des moyens judiciaires et policiers pour poursuivre d’éventuels participants au génocide qui se trouveraient en France. Et le dimanche 6 avril dernier, il a annoncévouloir faire du 7 avril “une journée de commémoration du génocide des Tutsi” et a salué le travail de mémoire conduit par les rescapés.

« La France a ainsi rendez-vous avec l’Histoire ».

Ces mots, prononcés par le Président, doivent ouvrir la voie à l’ère d’une nouvelle relation entre la France et le Rwanda. C’est le meilleur moyen de permettre , à nos deux peuples, de façonner un avenir partagé et pacifique, tant pour la génération actuelle que pour les générations futures, et cela va aider sans nul doute à atténuer les souffrances des survivants.

Cette décision ouvre également la voie de la Vérité et de la Justice.

25 ans après, les récits des rescapés témoignent de cette douleur indescriptible.

Ces paroles nous pénètrent, nous obligent à entendre, à tenter de comprendre. Mais peut-on comprendre un génocide ? 

En ces instants, je ne pourrai que confirmer le témoignage de « notre solidarité avec les rescapés pour les aider à se reconstruire et à retrouver confiance en eux et en l’humanité après avoir vécu des actes inhumains et des souffrances indicibles, pour faire définitivement échouer le projet d’extermination qui aboutirait si on les oubliait ». 

Mesdames, Messieurs, cher.e.s Ami.e.s,

Je vous remercie de votre attention.

Franck DEMAUMONT, Maire de Chalette sur Loing

Allocution de Madame Hélène Mouchard-Zay, Présidente du Cercil, ICI

Enfin, retrouvez toutes les photos de la journée

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