Coffret DVD Films et Droits de l’Homme:

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DVD KINYARWANDA

Dans “Kinyarwanda”, le réalisateur américain Alrick Brown porte un regard original sur la tragédie rwandaise. Il dépeint le quotidien d’une poignée de personnes ordinaires qui ont traversé l’horreur lorsque la majorité hutu a entrepris d‘éliminer la minorité tutsi. “Je suis d’une certaine manière convaincu qu’en montrant les statistiques, la mort et l’horreur au Rwanda, on agit pour prévenir ces drames,” affirme Alrick Brown. “Mais on évite tout autant la guerre en montrant la vie et l’amour et en humanisant les populations concernées plutôt que de les déshumaniser et de montrer des corps sans visage dans des charniers.” Le film devait au départ raconter le sort des personnes qui cherchaient à se réfugier dans les mosquées, puis finalement le propos s’est enrichi d’autres parcours : un soldat qui a du laissé sa famille, un prêtre qui est en lutte avec sa foi et un tutsi tombé amoureux d’une hutu. “Kinyarwanda” qui sort en salles en ce moment aux Etats-Unis a remporté le prix du Public dans la catégorie cinéma du monde au dernier festival du film de Sundance.

DERRIERE LES BARREAUX DE MA MEMOIRE, de Diogène Nshunguyinka, rwandais qui vient de publier un livre sur le génocide perpétré contre les Tutsi au Rwanda, sorti le 7 juin 2011 aux éditions Bénévent Pour éviter les balles perdues qui pouvaient traverser les grandes fenêtres de notre résidence, située dans l´un des quartiers les plus huppés de la ville de Kigali, nous trouvons refuge dans le corridor qui sépare les chambres. Quand vers la fin de la journée, nous entendons des coups de rafales qui nous martèlent les tympans. Plus ils se rapprochent, plus ils deviennent assourdissants. C est notre tour, l´inéluctable va se produire. Il faut réagir. Après moult tergiversations, nous sortons en courant. Nous escaladons la clôture en briques et sans crier gare, nous forçons la porte des voisins. Le bruit devient de plus en plus fort, de plus en plus près. Nous sommes persuadés qu´ils sont sur nos pas. On investit tous les recoins que compte cette maison, qui semble minime pour cacher nos corps devenus des poids inutiles. Certains sont allongés sous les lits, les autres sous les armoires, tout en évitant de faire le moindre bruit. Dans mes bras, tout contre moi, ma nièce de trois ans. Son cour bat la chamade, à l unisson avec le mien, ce qui ne la rassure pas. Pas un cri, pas un murmure, pas une larme, la petite a tout compris. Une guerre, qui ne se joue pas à armes égales, ne fait que commencer. Le génocide rwandais vient de signer sa triste première page. « oublier, c´est accepter que cela puisse recommencer »

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