Deogratias

Auteur : Jean-Philippe Stassen
Edition : Dupuis
Année : 2000
Genre : Bande dessinée

16,50

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Dans les rues de Butare, un jeune homme déambule, l’air absent et le regard pris de folie. C’est le jeune Déogratias, en quête d’urwagwa – la bière de banane. Nous sommes en Afrique, au Rwanda. Déogratias a peur de la nuit. Sa tête est « toute pleine de froid ». Parfois, il se prend pour un chien. Avant, il était un garçon comme les autres, amoureux de son amie Bénigne. Et puis, il y a eu le génocide. Déogratias est Hutu. Bénigne, elle, est Tutsi. Et là, tout a basculé… Le propos est ambitieux : comment aborder en bande dessinée un sujet aussi délicat que le génocide rwandais ? Il fallait tout à la fois une grande sensibilité, un réel amour des gens et une bonne connaissance de l’Afrique. Stassen se fait le porte-voix de tous ceux que la vie a oubliés dans les marges, jeunes en rupture (Le Bar du vieux Français) ou habitants des banlieues (Louis le Portugais). Déogratias n’est pas seulement une excellente BD. C’est, tout simplement, un grand livre. –Gilbert Jacques Revue de presse Plus qu’une bande dessinée,  » Déogratias « , du Belge Jean-Philippe Stassen, est un livre de référence sur le génocide rwandais. A mettre en toutes les mains vite. Très vite.

Dès la première page, le ton est donné. Ceci n’est pas une bédé de loisir. Coup de cœur d’Afrik.com  Voilà une bande dessinée sur le génocide rwandais sans indignation, ni morale. Une BD témoignage. Sans caricatures. L’auteur, Jean-Philippe Stassen, rend compte de toute la complexité de ce drame. Ses traits appuyés accentuent l’absurdité de la situation. Fascinant. Il y a longtemps qu’une BD n’avait pas eu la force et la profondeur de  » Déogratias « . Titre-programme. Un travail ciselé de main d’orfèvre. Stassen a des comptes à régler avec plusieurs personnes, voire avec des pans de la société. Les personnages masculins sont nains et ridicules. Il fustige une certaine Eglise, se moque des militaires en manque de fantasmes, méprise la mentalité de  » petit Blanc  » des touristes et des  » humanitaires « . Quand il ne les assassine pas à coups de crayon. Déogratias s’en charge. Déogratias a toujours soif. La bière d’urwagwa ne l’étanche pas. Il n’arrive pas à se saouler. Sa conscience a beau être noyée dans les brumes de l’alcool, elle ne se tait pas. Hurlement sans fin. Il se transforme en chien. La société d’après le génocide ne remarque pas sa mutation. Il est fou. C’est facile. Cela a le mérite de simplifier les choses. D’oublier le passé. Mais lui n’oublie rien. Victimes et bourreaux se saluent dans la rue d’un  » uraho  » , toujours vivant ? Seules les femmes sont épargnées. Stassen les aime, souffre pour elles. Il les croque belles, vivantes. Humaines. A un moment, elles se cachent sous les latrines des hommes. C’est dire la place qu’elles occupent dans l’esprit des exterminateurs. Et des autres. La lumière chaude de certaines planches contribue à rendre encore plus glauque, plus sordide l’ambiance générale.

Un livre (oui, un livre) à acheter, à offrir ou se faire offrir d’urgence. Inutile d’attendre Noël pour lire intelligent. —Mohamed Berkani— — Afrik.com

Additional information

DÉTAILS

Détails sur le produit

Éditeur : Dupuis (25 octobre 2000)
Langue : : Français
Broché : 72 pages
ISBN-10 : 2800129727
ISBN-13 : 978-2800129723
Poids de l’article : 580 g
Dimensions : 23.7 x 1.1 x 31 cm